Sur les quatre ours de forte taille qui causèrent frayeur et dégâts à Savigny en 1818, deux furent abattus. Les deux autres se sauvèrent. Les ours s’étaient montrés à Savigny avant cela et leur souvenir a demeuré tant et si bien qu’histoires et légendes en sont nées. En voici une pour le plaisir :
Au midi de la colline de Plamont et jusqu’au sommet de la montagne aux confins de Chaumont, était un grand pâturage aujourd’hui couvert de bois, où paissent les vaches des communiers. Un jour, personne ne sait à quelle époque, un troupeau de vaches, à la tête duquel était un fort et courageux taureau, fut accosté par un ours de belle taille, affamé et furieux.
Le taureau se défendit intrépidement, mais tout d’un coup un de ses pieds de derrière s’engage dans une des fentes nombreuses qu’offrent les rocs émergeant çà et là du sol, et y reste pris. Le taureau s’agite et se démène pour s’arracher à cette étreinte, en même temps qu’il se défend contre l’ours. Mais un faux mouvement lui case la jambe engagée dans la pierre. L’ours profite de l’impuissance à laquelle est réduit son adversaire, pour redoubler ses attaques et se repaît de sa chair jusqu’à satisfaction complète de sa gloutonnerie.
Peu d’instants après, l’ours ayant voulu monter sur un arbre, grimpe sur les premières branches pour s’élever plus haut, mais le poids de son corps, gros, lourd et repu, fait écailler la branche, l’ours s’accroche vite à une autre, mais la branche écaillée, soulagée de son poids, se redresse et sa patte reste prise dans la fente. Tous ses efforts pour l’en arracher furent inutiles : il y resta et y mourut de faim.
Extrait de la Monographie de la Commune de Savigny par Félix FENOUILLET
Les ours font partie de l’histoire de Savigny et c’est pourquoi nous avons choisi cet emblème au moment du remodelage du rond point de Murcier.
Nous l’avons voulu à l’image de Savigny, fort et digne. Et puis ce lien entre lui et nous ; cette identité qui nous unit et qui fait qu’il est bien là à sa place !
Cette touche à la fois de beauté et de fantaisie, nous ramène finalement à l’essentiel que sont nos racines.